12 leçons de rhétorique pour prendre le pouvoir de Victor Ferry (note : 5/5)

12 leçons de rhétorique pour prendre le pouvoir

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Résumé rapide

Victor Ferry nous fait découvrir un art ancien, celui des beaux discours. Son livre n’est pas un simple traité de rhétorique à la manière de celui d’Aristote, c’est un guide pratique qui nous permet d’améliorer nos discours et nos idées. Il propose de nombreux exercices et plans de discours, ce qui le rend agréable et utile. Je vous le recommande donc chaudement, ne serait-ce que pour découvrir cet art.

Ma note : 5/5

Note : 5 sur 5.

Mes impressions sur le livre

Ce livre m’a séduit dès sa première phrase. « À mes parents, pour avoir su me protéger de la mode. » Je ne suis pas sûr de la comprendre parfaitement mais ces quelques mots m’ont tout de suite parlé et j’ai beaucoup apprécié la suite de ma lecture. Victor Ferry a une écriture très fluide et interactive. En effet, ses leçons sont plutôt des exercices que j’ai fait avec assiduité et si vous souhaitez lire le livre de votre côté, je vous recommande de faire de même.

Les concepts importants

Le pouvoir

Le pouvoir est la capacité à façonner le monde, à le faire converger en direction de ce que nous jugeons juste, agréable et beau.

Partant de cette définition, la rhétorique est la meilleure arme à apprendre pour gagner du pouvoir. Cependant, une soif de pouvoir ne doit pas venir d’une envie de domination mais bien d’un désir de rendre le monde meilleur.

La définition de la rhétorique

La rhétorique c’est l’art de concevoir des arguments efficaces et de les intégrer dans des discours bien structurés.

Les 3 dimensions d’un orateur

  • L’éthos, la confiance que le public accorde à la personne de l’orateur.
  • Le logos, les arguments que l’orateur soumet au jugement du public.
  • Le pathos, la disposition émotionnelle dans laquelle l’orateur met le public.

Un bon orateur sait conjuguer les 3 pour persuader son public.

Pour analyser un discours

Pour améliorer sa rhétorique, on peut se poser 3 questions durant chaque prise de parole à laquelle on assiste :

  1. Qu’est-ce que l’orateur essaie de faire ?
  2. Comment s’y prend-il ?
  3. Était-ce la meilleure option ?

Travailler son style

Aristote dit dans son troisième livre de la rhétorique que le style est l’art d’exprimer nos idées de sorte qu’elles soient mémorables.

Il faut donc travailler son style pour sortir de la masse

Les origines de la rhétorique

La rhétorique est une discipline qui est née avec la démocratie et pour la démocratie. Elle est fondamentalement politique : c’est un outil pour mettre nos convictions en discours et notre public en mouvement.

En fait, elle a eu une utilité quand on a pensé que les Hommes devaient choisir ce qu’il y a de mieux pour eux, et que ce n’était pas aux dieux de nous l’indiquer.

Les 4 piliers d’un mouvement rhétorique

  • Écrivez votre manifeste. C’est la condition pour être autonome intellectuellement, pour cesser d’être le réceptacle et le porte-parole d’idéologies conçues par d’autres. C’est aussi ce qui rendra vos discours fascinants. Sur le long terme, ceux qui nous inspirent relèvent plus du philosophe que du magicien.
  • Épousez la vérité et la validité. C’est la condition pour que vos propos résistent à l’épreuve du temps, pour que vos paroles ne s’envolent pas au premier coup de vent. Vous allez vous exercer à construire des arguments valides à partir de données vérifiables.
  • Assouplissez votre esprit. Lorsque vous commencerez à diffuser des messages vrais et forts, cela ne manquera pas d’élever contre vous une foule d’opposants. Un peu de gymnastique intellectuelle vous permettra d’anticiper leurs attaques et de réduire leur pouvoir de nuisance à néant.
  • Structurez votre propos. Une fois que vous aurez des choses vraies, utiles et importantes à dire, nous en ferons des discours. Je vais vous donner des plans que j’ai testés et qui fonctionnent. Vous deviendrez un stratège du discours et aurez les cartes en main pour lancer votre mouvement.

Le plan pour un manifeste efficace

  1. Présenter le problème
    1. Un manifeste doit régler des problèmes. C’est comme ça que le cerveau humain marche.
  2. Assombrir l’horizon
    1. Il faut être sûr d’avoir l’attention du public. Pour se faire, il faut absolument lui faire visualiser les conséquences du problème.
  3. Dénoncer les coupables et leurs fausses idées
    1. Il faut trouver le juste équilibre entre opposer et réunir. Il faut souvent s’opposer aux groupes de gens, aux systèmes établis, aux fausses solutions ou aux idéologies opposées.
  4. Justifier la solution
    1. Il faut justifier les 4 aspects d’un projet. Il faut montrer votre solution comme opportune, faisable, utile et morale. (expliqué ci-dessous)
  5. Appeler à l’action
    1. 2 solutions pour faire passer à l’action :
      1. Le conformisme : tous vos voisins sont déjà passés à l’action
      2. L’envie de se démarquer : seuls les plus audacieux passeront à l’action
    2. Il faut donner une action simple à effectuer dès la fin du discours.

Les activistes sont inefficaces

Les activistes utilisent souvent le levier de l’indignation pour créer un mouvement. Ce n’est pas efficace. Il faut toujours appuyer un discours qui a pour but de persuader sur les besoins fondamentaux : la sécurité, la santé, le plaisir, le confort, l’amour, la protection de ceux qu’on aime, la reconnaissance sociale.

Convaincre ou persuader ?

Convaincre : donner des arguments et faire changer d’avis par la raison

Persuader : motiver le public à agir en parlant aux biais psychologiques qui régissent notre vie. (en savoir plus dans mon article sur Influence et manipulation)

Il faut savoir utiliser les 2. Il faut convaincre quelqu’un que fumer n’est pas bon pour lui puis le motiver à arrêter concrètement. Le passage à l’action se fait toujours grâce à la persuasion.

Les 4 aspects d’un projet

  • L’opportunité : montrer que c’est le moment ou jamais pour agir.
  • La faisabilité : montrer que la solution est réaliste et même simple à mettre en œuvre.
  • L’utilité : montrer les conséquences positives de la mise en œuvre de la solution.
  • La moralité : montrer que la solution permet de concrétiser des valeurs universelles (liberté, égalité, fraternité, équité, respect, dignité…).

Les faux arguments

L’homme a une tendance naturelle à confirmer ses croyances plutôt qu’à les mettre à l’épreuve. C’est pourquoi on croise souvent des « faux arguments ». En voici 4 :

  • Le relativisme
    • Quand bien même on a une idée s’efforçant d’être objective, un autre pourra toujours venir vous dire : je n’ai pas le même avis et c’est le mien. J’ai le droit de l’avoir. Cela peut réduire à néant tous les efforts que l’on a faits pour structurer sa pensée.
  • L’intellectualisme
    • La réflexion consiste à se questionner en s’appuyant sur le monde.
    • L’intellectualisme consiste à remettre en cause une réflexion.
    • Par exemple : À la phrase : « Cette solution est plus efficace car j’ai des faits pour le prouver. », un intellectualisme pourrait répondre : « Qui a le droit de juger de l’efficacité ? »
    • Cela n’est pas constructif, ils ne proposent pas une meilleure solution, ils nient la vôtre. De ce fait, il faut essayer de nommer ce phénomène et de sortir de la discussion.
  • Le populisme
    • Une expertise est la compétence la plus utile à développer. Cependant, elle peut être attaquée de 3 manières :
    • L’attaque relativiste : « Mon point de vue vaut bien le vôtre »,
    • L’attaque intellectualiste : « Comment pouvez-vous être sûr à 100 % de ce que vous avancez ? »,
    • L’attaque populiste : « Pour qui vous prenez-vous ? ».
  • Le sensationnalisme
    • Le but de chaque intervention est de créer un bad buzz et de faire parler de soi. Pour répondre à ce genre d’attaques, il faut prendre le temps d’analyser la situation et de faire une réponse intelligente et construite.

La composition des arguments

Un argument est constitué de 2 éléments : une conclusion et une prémisse.

Les lecteurs retiennent la conclusion et justifient la conclusion avec la prémisse.

Un argument est très facilement truqué, et cela s’appelle un sophisme.

Les sophismes de base

  1. Quand on présente comme admis ce qui mériterait d’être prouvé.
    1. Soit une généralisation à partir d’un exemple précis.
    2. Soit une vérité qui n’en est pas une.
    3. Soit une suite logique qui ne fait pas de lien logique.
  2. Quand on prend comme argument le fait que ce soit communément admis.
  3. Quand on menace les personnes s’opposant à une conclusion.

En les cumulant, et grâce aux biais de confirmation et de cohérence, on peut facilement tomber dans « une pente glissante » : c’est l’accumulation de sophismes qui construisent une fausse argumentation.

Les types de données

  • Les données quantitatives (parfois peu fiables),
  • Les données qualitatives (ne peuvent servir de prémisse)
  • Les données expérimentales (les plus fiables à utiliser)

Comment construire un bon argument ?

Il faut commencer par sa thèse, puis se poser la question : « Qu’est-ce qui me permet d’affirmer cela ? », en s’appuyant sur des données vérifiées et en citant ses sources.

On peut aussi ajouter un puisque à la structure conclusion-prémisse.

Ceci donc cela puisque cela.

Les faits et les valeurs

Les faits ne peuvent être objectifs car il y a toujours un être subjectif pour les observer.

De ce fait, nos opinions ne sont pas basées sur des faits mais des valeurs.

Et voici les 6 valeurs universelles : le soin, la justice, la hiérarchie, la loyauté, la liberté, le sacré.

Un plan pour convaincre une personne opposée à votre point de vue

  1. Vous pensez que…
  2. Vous avez de très bonnes raisons de le faire
  3. En effet, vous êtes probablement sensible aux valeurs A,B,C
  4. Et justement, il y a un moyen de concrétiser ces valeurs auquel vous n’avez peut-être pas pensé.

Devenir une autorité morale

Si on s’efforce de respecter une éthique tout au long de nos discours, alors sur le long terme, on va devenir une autorité morale aux yeux de notre public.

Pour cela, il faut agir de manière cohérente avec des principes (égalitarisme, libéralisme, utilitarisme, idéalisme, responsabilité)

Créer des concepts

Pour devenir citable et pour créer des concepts, on peut suivre ce plan simple :

  1. Faire le tour d’horizon de sa thématique et regarder les évolutions importantes.
  2. Vérifier si les concepts actuels permettent de contenir ces évolutions.
  3. Si ce n’est pas le cas, créer un nouveau concept.

Un plan de discours des philosophes

  1. « Le monde a changé » :
    1. Scrutez le monde, présentez à votre public un état des lieux, en mettant en avant des évolutions qui ont profondément changé votre sujet, votre thématique, votre domaine d’expertise. Terminez par une question mettant en lumière les limites d’un concept (par exemple : « Peut-on encore parler de discours à l’heure des réseaux sociaux ? »).
  2. « Voici un concept pour mieux en saisir les enjeux »
    1. Engagez ensuite un travail sur ce concept, développez les limites de sa capacité à rendre compte de la réalité contemporaine. Ajustez le langage en dissociant les concepts et en en créant de mieux adaptés.
  3. « Voilà comment nous devrions agir »
    1. La finalité de votre travail n’est pas de penser pour penser. Si vous engagez votre public dans un examen critique du rapport entre le langage et le monde, c’est pour lui permettre de mieux accompagner les évolutions souhaitables et de mieux s’opposer aux évolutions néfastes. Comment en juger ? Grâce à votre éthique. Par exemple, mon éthique de la responsabilité m’empêche de contempler passivement la dégradation du discours et j’engage mon public à renouer avec des prises de parole longues, riches et bien articulées.

Les vertus de l’expert

  1. Prendre des décisions rationnelles appuyées sur des éléments pertinents
    1. De cette manière on viendra vous demander conseil
  2. La prudence
    1. Plus l’on devient compétent, plus on prend conscience de l’étendue de notre ignorance, plus on devient sage.
  3. La pédagogie
    1. Il faut être reconnu comme expert pour être expert, de ce fait, il faut avoir la capacité de partager ses idées complexes dans un langage clair, imagé et engageant.

Un plan de discours des experts

  1. Voilà ce que nous savons.
    1. Commencez par faire le point sur un problème précis. Dans cet état des lieux, éclairez votre public sur trois facettes de votre expertise :
      1. Vous êtes un observateur avisé : vous avez fait de la veille et vous avez sélectionné les informations les plus pertinentes.
      2. Vous êtes un praticien : vous avez testé des choses, pris des mesures et vous pouvez informer le public des résultats.
      3. Vous êtes un initié : vous êtes au contact des gens influents au sein du milieu. Une fois que vous avez fait cet état des lieux, il est temps d’informer votre public sur les ombres au tableau.
  2. Voilà ce que nous ne savons pas.
    1. Pour dresser le tableau de ce qui reste dans l’ombre, vous pouvez attirer l’attention de votre public sur deux types d’inconnues :
      1. Les choses que nous savons ne pas connaître. Par exemple : « Je ne peux pas vous dire quand la prochaine crise va se déclarer ».
        1. Les choses que nous ne savons pas ne pas connaître. De temps en temps, des événements tout à fait surprenants se produisent, votre public doit le garder à l’esprit.
      2. Votre objectif est donc d’amener votre public à la prudence.
  3. Prenons du recul.
    1. S’il faut faire preuve de prudence, votre rôle d’expert reste toutefois de conseiller. C’est alors le moment de vous appuyer sur votre expérience en utilisant la technique du paradeigma : l’analogie historique qui éclaire la situation présente. « À la réflexion, nous sommes peut-être déjà passés par là ». Cette capacité à regarder l’histoire sur le temps long aidera votre public à prendre du recul et à garder la tête froide lorsqu’il faudra agir.
  4. Voilà ce que je compte faire.
    1. Enfin, le propre d’un expert c’est d’être à la croisée de la connaissance et de l’action. Vous n’êtes pas seulement un observateur du monde, vous agissez sur celui-ci. Ceci dit, si vous donnez des conseils, on pourrait vous le reprocher, car vous pouvez vous tromper. Partagez donc avec votre public ce que vous comptez faire, en précisant qu’il est libre de vous imiter ou non. L’important est que vous vous exerciez à prendre des décisions sur la base de votre expertise et que vous en teniez informé le public. Si votre décision est mauvaise, vous pourrez toujours en tirer les leçons en nourrissant ainsi votre expérience et celle de votre public.

Un plan de vente efficace

Avant de rédiger

  1. Faire une liste des bénéfices clients de notre produit. Pour formuler un bénéfice, on peut s’inspirer de plusieurs formes :
    1. Promesse même si vous ne connaissez rien
    2. Une technique secrète
    3. L’erreur qui pourrait vous être fatale/le blocage qui vous empêche de commencer
    4. Grande méthode nommée. (Avec le TM)
  2. Penser l’offre (quelle promotion proposer, à quelle occasion ?)

Le plan de vente

  1. Un grand problème
  2. Il est vraiment horrible
  3. Voici le secret qui va vous permettre de le surmonter
  4. Voici un premier aperçu de ce secret (échantillon gratuit)
  5. Ce secret nous permet de régler cette petite partie du problème mais le suivant. (Deuxième rechute avant d’annoncer la solution)
  6. Voici ma solution à tous ces problèmes
  7. Présentation de l’offre (avec une promotion)
  8. Liste des bénéfices
  9. Traiter les freins
  10. Promettre des résultats
  11. Appel à l’action

L’importance du style

Il faut devenir citable. Aujourd’hui la création de contenu est du réempaquetage. Alors pour se différencier, on peut choisir d’avoir un paquet plus beau que les autres en travaillant son style.

Pour se faire, il faut :

  1. S’inspirer des plus grands auteurs
  2. Revoir ses figures de style
  3. Revoir les grands courants artistiques
    1. Baroque
      1. Descriptions très fournies et extravagantes
    2. Classicisme
      1. Souci de l’équilibre, de la mesure, de l’harmonie
    3. Romantisme
      1. Expression des passions de chacun et subjectivité accrue
    4. Réalisme
      1. Description minutieuse, écriture externe

Conseils pour une meilleure narration

Importance des mots

Il faut bien garder en tête que chaque détail du décor que vous décrivez doit avoir une utilité.

Devenir citable

Une bonne métaphore ne s’utilise pas, on la crée

Les mots zombies

Ce sont les mots qui ne veulent rien dire de précis, pour lesquels il est nécessaire de trouver un concept. (Ex. : impacter)

Trouver ses métaphores

Il faut regarder les expressions que l’on emploie souvent dans notre profession et regarder si l’on ne peut pas trouver une métaphore plus personnelle.

Ensuite, on peut poursuivre la métaphore jusqu’à avoir 1 ou 2 paragraphes (il faut être baroque)

Objectif du style

Être mémorable dans le sens où le public doit se dire : « On ne m’a jamais parlé comme cela. », « On ne m’a jamais expliqué les choses ainsi. »

Règle des trois

Il ne faut jamais suivre une anaphore ou autre figure plus ou moins de 3 fois. 3 est le chiffre magique car le public sent que ce que nous venons de dire est une vérité.

Il ne faut jamais utiliser de citations !

Utiliser une citation d’un autre auteur, c’est dire :

« J’admets publiquement que tel auteur a été capable de formuler cette idée mieux que moi ».

Raconter une histoire

Une histoire se déroule en 3 temps : Situation initiale, péripéties, résolution.

  1. Il était une fois…
    1. But : donner envie au lecteur d’aller plus loin
    2. L’univers doit être calme et serein pour faire monter le suspens
  2. Quand soudain…
    1. Retournement de situation
    2. On met fin au suspens instauré avant d’en créer un autre puis de recommencer ce processus
  3. La morale
    1. Donner une autre dimension à votre histoire

Dans une histoire, chaque partie doit militer pour la suivante.

Sa légende personnelle

Il faut avoir une légende personnelle. Ce n’est pas intéressant de voir les gens riches et en bonne santé réussir. Ce qui est intéressant, ce sont les gens comme nous qui surmontent leurs freins et arrivent à accomplir quelque chose d’immense. Il faut donc construire sa légende en listant les moments charnières de notre vie et en les inscrivant dans une narration (en suivant le modèle ci-dessus).

Entraîner son analyse

Pour entraîner son analyse et sa pertinence, on peut faire une chrie : X a dit Y, commentaire plein d’esprit. (Twitter est une plateforme qui s’y porte bien)

Persuader de venir

Il faut utiliser la curiosité pour persuader votre audience de venir. Qu’est-ce qui attise la curiosité ?

Le fait de savoir que quelque chose d’intéressant est à portée de main sans savoir de quoi il s’agit.

Il faut essayer de donner un élément réel, précis, palpable mais à la fois extraordinaire. Une chose qu’on ne connaît pas se rapportant à un élément ordinaire. Cela attise la curiosité.

À ce grand principe, on peut ajouter le fait que les sujets qui attirent les gens sont les choses qui excitent ou les choses qui font peur.

Persuader de rester

Il faut tout de suite leur dire qu’en restant, ils vont régler un problème ou ils vont obtenir quelque chose qu’ils désirent.

Persuader d’agir

Il faut toujours avoir en tête l’objectif du contenu que l’on est en train de créer.

Quand on a notre objectif, on peut utiliser un biais psychologique pour persuader l’audience d’agir. (Réciprocité, cohérence, rareté, sympathie, conformisme, autorité…)

Plan de discours pour le web

  1. Captez l’attention.
    1. Voilà le problème.
    2. Il vous concerne.
    3. Pour le régler, vous avez besoin de telle et telle compétence qui sont encore mystérieuses mais qui ne le seront plus si vous restez avec moi…
  2. Maintenez l’attention.
    1. Attention, un 1er danger se rapproche.
    2. Heureusement, vous pouvez dégainer votre 1re compétence.
    3. Voilà comment elle fonctionne.
    4. On s’en sort bien, mais attention, le 2e danger est en vue…
  3. Appelez à l’action
    1. Regardez tout ce qu’on a appris !
    2. Mais il reste encore à régler une chose… d’ailleurs, c’est la plus importante.

Conseils pour préparer une vidéo

La préparation d’une vidéo YouTube se fait en 2 temps :

  1. L’invention
    1. On donne à notre public des outils pour l’aider à sortir des pièges que lui tend un accusateur.
  2. Le style
    1. La narration
    2. Les petits-fours
      1. Cela consiste à promettre des secrets au début de la vidéo.

Les 3 types de discours

  1. Les discours délibératifs visent à déterminer ce qu’il convient de faire : quelles sont les mesures utiles, quelles sont les décisions que nous devons prendre pour améliorer notre situation ?
  2. Les discours judiciaires visent à réguler les comportements des membres : quels actes ne sont pas acceptables ? Quelles sanctions appliquer en cas de violation des règles ?
  3. Les discours épidictiques visent à entretenir un socle de valeurs communes, le mythe des origines et une vision de l’avenir : qu’est-ce qui nous lie ? Que voulons-nous accomplir ensemble ?

Prendre la parole sur un sujet sensible

  1. Concédez les émotions qui conviennent
  2. Appelez à la raison
  3. Présentez vos arguments
  4. Inversez la charge émotionnelle

Prendre le pouvoir

Contrairement à ce que l’on entend souvent, on ne prend pas le pouvoir. Ce sont les autres qui nous le donnent. Pourquoi ? Parce qu’ils estiment que l’on va défendre leurs intérêts. La compétence fondamentale pour accéder au pouvoir, c’est donc l’empathie : la capacité à cerner ce que les autres ont à l’esprit, leurs désirs et leurs craintes.

Soigner son image

Les 2 conseils de Victor Ferry pour soigner son image :

  1. Résistez au désir de créer de la connivence avec votre public : rassembler une communauté en cassant du sucre sur le dos des autres fonctionne, mais seulement sur le court terme. Sur le long terme, votre objectif est que les membres de votre public grandissent avec vous.
  2. Devenez obsédé par la création de valeur : dans la préparation de chacun de vos discours, de chacune de vos présentations, de chacun de vos contenus, demandez-vous ce que le public va pouvoir en tirer pour améliorer sa condition.

Protéger sa vertu

Il faut donner à son public des informations sur sa vie privée car si on reste trop flou, les gens spéculent. Si votre public connaît votre vie, il sait que vous êtes « Quelqu’un de bien… »

Cependant, il ne faut pas en dire trop.

Gardez un secret et vous en serez le maître. Révélez-le et vous en deviendrez l’esclave.

Accepter les critiques

Lorsque nous recevons une critique, elle réveille notre chimpanzé : pour qui il se prend ? Il caricature mes propos, il me fait des procès d’intention… Mais si nous essayons de rétablir la vérité, nous nous exposons au coup de grâce : l’autre va répondre que sa critique était constructive et que notre incapacité à accepter les critiques signale un grave défaut de personnalité : un ego fragile. Voire pire, peut-être que nous nous croyons supérieur aux autres ! Ne vous faites plus avoir. Non, tout le monde n’a pas la légitimité de vous critiquer. Si vous avez fait l’effort de cultiver votre expertise sur un domaine précis du savoir et que vous prenez garde de ne pas vous exprimer en dehors de votre domaine d’expertise, il faut l’assumer : votre parole a plus de valeur que celle du premier venu. Cela ne signifie pas que vous n’avez rien à apprendre des autres, cela signifie simplement que vous devez être sélectif sur les gens dont vous acceptez les critiques et sur les situations dans lesquelles vous les recevez.

Gérer un débat

Un débat n’est pas fait pour exprimer ses idées. Un débat est un exercice dans lequel l’image prime, et cet exercice à des règles :

  1. Il faut se répartir les rôles entre un proposant et un opposant. Le proposant avance son point de vue, le soutient à l’aide d’un argument. Par exemple : « Il faut enseigner la vente au collège. Cette compétence est une garantie de bien gagner sa vie ».
  2. L’opposant met ce point de vue à l’épreuve. Dans ses mises à l’épreuve, l’opposant s’en tient à des questions de vérité et de validité. Par ses questions de vérité, l’opposant cherche à confronter les prémisses de l’argument au réel. Par exemple : « Qu’est-ce qui vous permet d’affirmer que la vente est une garantie de bien gagner sa vie ? » Par ses questions de validité, l’opposant chercher à vérifier si, quand bien même la prémisse serait vraie, la conclusion en découle nécessairement. Par exemple : « N’y a-t-il pas d’autres compétences qui, plus que la vente, permettent de bien gagner sa vie ? » ou encore « La fonction du collège est-elle de préparer les élèves à gagner leur vie ? ».
  3. On ne change pas de sujet et on n’inverse pas les rôles tant qu’on n’a pas conclu sur la question de départ. C’est la condition pour qu’un débat permette un progrès de la connaissance. Un débat non conclu renforce le public dans une logique tribale : « C’est mon champion qui a gagné ». Pour éviter cela, il faut, avant de passer à la suite, s’accorder sur un de ces scénarios :
    1. Soit l’opposant admet qu’il a été convaincu par le proposant.
    2. Soit le proposant admet qu’il n’a pas été capable de convaincre.
    3. Soit les participants admettent que leur désaccord ne se situe pas au niveau des faits mais des valeurs et ils clarifient ces valeurs.
    4. Soit les participants admettent qu’ils ont besoin de plus d’informations pour trancher.

Le triangle de l’autorité

Contrôler, recentrer, élever

Contrôler

S’il y a un public, ce débat n’est pas une discussion, c’est un simulacre dans lequel votre seule obsession devrait être de garder le contrôle.

Il faut aussi contrôler ce dont on veut parler. Quand on nous emmène sur des questions auxquelles on ne veut pas répondre, il faut décliner la question.

(Ex. : Je sais très bien ce que vous essayez de faire…)

Il ne faut pas laisser votre adversaire déformer votre propos. S’il reformule, dites toujours « Soyez précis, ce n’est pas ce que j’ai dit ».

Ne perdez jamais, ne vous énervez jamais. Il vaut mieux désengager que de perdre le contrôle de son image.

Recentrer

Il ne faut pas essayer de pinailler sur des détails, il faut simplement soigner son image. La morale de votre discours sera la plus importante. Les détails ne seront pas retenus. Il faut « faire bonne impression ».

Élever

Il faut essayer d’avoir préparé quelques phrases pour rendre son discours mémorable, avec un bon travail sur le style.

L’art de mener

Pour fédérer une communauté, il faut :

  1. Féliciter les bons comportements
  2. Faire des discours qui vont du négatif au positif

Les 10 commandements des grands orateurs

  • Gardez la foi
  • Garder le rythme
  • Soyez stratège (fixez un objectif de persuasion à chacune de vos actions)
  • N’ayez pas peur
  • Passionnez-vous pour l’humain et sa psychologie
  • Éprenez-vous de littérature
  • Devenez citable
  • Cultivez-vous
  • Soyez concerné (tant que la souffrance existe, il faut motiver)
  • Emmenez-les de l’ombre à la lumière (cultivez l’optimisme et l’espoir, pas l’accablement)

Mes citations préférées

Une idéologie c’est une logique d’idées, une petite machine qui donne un sens aux événements.

Le pouvoir est la capacité à multiplier le nombre de ceux qui partagent notre vision et qui désirent la faire advenir.


J’espère que vous avez apprécié ce résumé de « 12 leçons de rhétorique pour prendre le pouvoir » par Victor Ferry, n’hésitez pas à prendre des notes de ce contenu dans votre second cerveau 🙂

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