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L'importance de la question de recherche

L’autre jour, j’ai eu un coaching avec Hannes Langolf, un chorégraphe et danseur extraordinaire (je vous recommande vraiment son travail).

Pendant ce coaching, j’ai eu un insight très puissant concernant la retraite créative que j’organise cet été.

Je lui demandais comment structurer ma retraite, comment l’organiser. Dois-je proposer du mouvement le matin, de la méditation l’après-midi ? Dois-je diriger fortement l’espace ou le laisser collaboratif ?

Et là, Hannes m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit : “Mais Eliott, tout ce que tu enseignes sur Internet, pourquoi ne l’appliques-tu pas maintenant ?”

Il m’a fait remarquer que je ne pourrais rien décider de pertinent tant que je n’aurais pas identifié la question profonde qui m’anime dans cette retraite.

Il m’a simplement demandé : “Mais pourquoi tu fais ça, en fait ?”

Et j’ai beaucoup galéré à répondre. J’avais des réponses superficielles : j’ai envie de m’améliorer, de danser, d’avoir du fun, d’explorer le mouvement…

Mais la vérité, c’est qu’avec des questions aussi larges et en passant si peu de temps à se demander pourquoi on fait les choses, on ne tire jamais le maximum des événements.

J’aurais simplement eu du fun avec des amis, peut-être quelques insights à la fin. Rien de comparable aux révélations que je pourrais avoir avec une vraie question de recherche.

J’ai donc commencé à creuser. À me demander pourquoi j’avais envie de faire ça, puis pourquoi j’avais envie de faire ça, et encore pourquoi…

À cinq niveaux de “pourquoi”, j’ai commencé à trouver des réponses intéressantes.

Et la révélation est apparue : ce qui m’intéresse dans cette retraite, c’est la connexion authentique au corps.

Comment peut-on laisser l’intelligence intuitive du corps s’exprimer à travers nous, plutôt que d’avoir un rapport où le mental contraint le corps à faire un mouvement qu’on lui impose et qu’on juge en permanence ?

Je veux explorer comment se reconnecter à l’écoute de l’intuition du corps, pour que le corps puisse s’exprimer lui-même et transmettre des émotions - en fait, se faire danser par une créativité plus grande.

À l’intérieur de cette question principale, j’ai identifié des sous-questions cruciales :

  1. Comment développer une sensibilité d’écoute du corps ?
  2. Comment enrichir les intuitions du corps avec de la texture corporelle (rythme, émotions, niveaux, techniques) ?
  3. Comment atteindre l’extase et la transcendance par le mouvement - cet espace où il n’y a plus de dualité entre l’ego et le corps qui danse, mais un tout qui danse ?

Grâce à ce processus, j’ai pu développer un plan de recherche beaucoup plus pertinent. Je sais maintenant pourquoi je fais cette retraite et comment j’ai envie d’y répondre.

La question suivante est devenue : comment puis-je répondre au mieux à cette question de recherche ?

J’ai décidé d’écrire un livre sur le mouvement authentique, et j’ai repensé la retraite comme un véritable laboratoire de recherche.

Je me suis vu comme un orchestrateur de recherche, en utilisant l’expérience personnelle des danseurs, en organisant des cercles de partage pour récolter les ressentis de chacun, et en filmant l’espace en permanence pour capturer des moments concrets.

Conclusion

Mon insight pour vous aujourd’hui est simple mais puissant : la question de recherche est fondamentale.

On peut naviguer dans la vie sans question de recherche - et la vie reste cool. Mais on avance beaucoup moins vite que si on a une question précise, ciblée, qui nous anime et nous permet de tirer parti au maximum de chaque expérience.

C’est ce qu’on appelle la pratique délibérée, dont je vous parlais la semaine dernière. Avec un planning de progression clair, on profite infiniment mieux des expériences qu’on fait.

Je vous invite donc à vous demander aujourd’hui : quelle est ma question de recherche ? Qu’est-ce qui m’anime profondément ?

Pour y répondre, servez-vous d’outils comme les 5 pourquoi pour creuser jusqu’à l’essentiel.