Dressons d'abord un constat : l'économie de l'attention est devenue le modèle dominant de notre époque, et ce pour 2 raisons simples :
- L'information a perdu sa valeur intrinsèque.
- Notre attention est devenue la ressource la plus précieuse.
Pour comprendre comment on en est arrivé là, faisons un petit voyage dans le temps.
Revenons aux alentours de 1400, à l'époque de Christophe Colomb. On était dans une ère mercantile. La richesse principale qui s'échangeait, c'était le territoire. Quand on n'en avait plus de disponible, on allait le conquérir, on faisait la guerre pour en prendre à son voisin. C'était ça la valeur principale recherchée.
Puis le temps a passé, et on est entré dans la révolution industrielle. À ce moment-là, la ressource principale qu'on échangeait, c'était le temps. On échangeait du temps à l'usine pour produire un bien ou un service contre de l'argent. C'était ça la valeur principale dans la société : le temps.
Et puis le temps a encore passé, et aujourd'hui, dans nos sphères, ce qui est monétisé, c'est l'attention. C'est le nombre de temps que vous pouvez faire passer les gens sur votre contenu qui va vous rapporter de l'argent.
Prenons un exemple concret : si vous êtes youtubeur, ce qui compte, c'est combien de gens vont voir votre vidéo, pour combien de temps, et donc combien de pubs ils vont pouvoir voir. Si vous vendez des produits, c'est exactement la même chose : c'est combien d'attention vous allez pouvoir capter pour leur vendre quelque chose.
Tous les publicitaires la veulent, toutes les entreprises du monde la veulent, c'est ça qu'on s'échange aujourd'hui : votre attention. Alors faisons un zoom 2 minutes sur cette dernière pour comprendre de quoi on parle exactement.
Il y a deux types d'attention principales : l'attention dirigée et l'attention stimulée.
L'attention dirigée est dirigée par les objectifs internes. Elle est étudiée par les sciences cognitives, son but est de mieux consommer. Par exemple, lire un journal pour en extraire les nouvelles économiques qui vont influencer vos investissements. Vous dirigez votre attention et vous allez être concentré sur votre lecture pour en retirer des informations.
C'est cette attention-là qu'on essaie de cultiver tous les jours en tant que créatif. On va mettre en place des routines de méditation, de lecture, de prise de notes où on va diriger notre attention vers un objectif qui va être de mener un projet, d'apprendre ou de créer.
À l'inverse, il y a l'attention stimulée. Cette attention-là est stimulée par des stimuli externes, par exemple Instagram, Facebook, des trucs qui pop-up dans votre champ de perception et qui essaient de capter votre attention et de la garder le plus longtemps possible. C'est ce qu'étudient le marketing et l'économie. Le but pour les plateformes, c'est d'apprendre à la gagner puis à la vendre le mieux possible à des annonceurs.
Un exemple de ce type d'attention ? Tiens, je m'ennuie aux toilettes, donc je vais sur YouTube, je commence à scroller et hop, je tombe sur une vidéo qui va me divertir.
Cependant, aujourd'hui, on est arrivé à un point où on est dans un stade de sursaturation de l'attention. Étudions le graphique ci-dessous pour comprendre ce dont il s'agit :
Au départ, il y avait relativement peu d'informations disponibles. La valeur de chaque information était énorme. Par exemple, quand la Bible est sortie, il n'y avait qu'elle ou peut-être quatre autres livres. Tout le monde lisait la Bible. Ce texte avait une valeur énorme pour les gens. C'était leur manière de comprendre le monde. Ils le relisaient des milliers de fois.
Au même moment, la valeur de notre attention était extrêmement faible. On s'occupait comme on pouvait à l'époque. On travaillait, on jouait aux dés, on lisait le peu de journaux qu'on pouvait se procurer. Personne ne cherchait à capter notre attention, ça n'avait pas de valeur sur le marché.
Puis à mesure que la quantité d'informations a augmenté, sa valeur a baissé. Peut-être qu'à un moment, on est tombé sur un point d'équilibre entre les informations et l'attention disponible. C'était peut-être à la fin du 20e siècle. Il y avait peut-être une dizaine de journaux principaux, des livres, un peu de télévision, le cinéma. La vie était relativement équilibrée. Notre attention était plutôt dirigée vers les contenus qui nous apportaient de la valeur.
Et puis le temps a encore passé et la quantité d'informations a explosé. Aujourd'hui, on est arrivé à un point où il y a une énorme quantité d'informations disponibles. Plus il y a d'informations, plus la valeur de chaque information est faible. Si on a 20 000 livres qui parlent du même sujet, la valeur unitaire de chaque livre est relativement faible.
En revanche, notre attention, elle, a drastiquement augmenté en valeur. Si je vous disais combien d'euros je paie pour qu'une personne regarde ma pub sur Facebook, et surtout l'évolution que ça a eu en seulement cinq ans... Ça a quasiment fait fois 3 au niveau du coût. C'est monstrueux.
Aujourd'hui, l'attention, c'est l'unité qui a le plus de valeur monétaire.
Le problème, c'est qu'on est arrivé à un point où on n'en peut plus. On est surstimulés en permanence par des gens qui veulent capter notre attention : les réseaux sociaux, les applications, tout le monde. On se sent comme si on était dans un métro bondé un lundi matin. Quand on est sur Instagram, on sent que notre vie est nulle parce que tout le monde fait des trucs mais nous, on ne fait rien. Certains ont même des vibrations fantômes dans leur poche à cause des notifications. On a des emails à n'en plus finir.
C'est comme si on était dans un marché bondé un samedi matin. On se sent oppressé.
Et à ce moment-là, quelle est la première chose qu'on veut faire ?
Prendre une nouvelle perspective.
C'est se mettre à l'écart, se mettre un peu en recul de la situation. Comme si on regardait ce marché bondé d'un balcon. Ah, on respire mieux ! Maintenant, on comprend les patterns, on comprend ce qui se passe. Dans tous ces flux d'informations, on note des choses communes, on note que les gens vont tous dans un sens, qu'ils achètent tous à ce marchand-là, que ce marchand-là est plus populaire. On note des signaux faibles, on comprend, mais surtout, on respire.
C'est ça qu'on va essayer de créer, nous. Parce qu'on est passé dans une nouvelle ère. On est passé dans une ère où s'il y a de la valeur, ce n'est plus l'information comme il y a quelques dizaines d'années, mais c'est la perspective.
Ce qui fait que ça marche aujourd'hui, ce n'est pas que vous donnez de l'information. ChatGPT a toutes les informations du monde. Non, c'est quelle perspective vous allez donner à votre audience. Comment vous allez lui permettre de regarder cette abondance d'informations ?
Je ne vais pas dire à mon audience : "Voilà dix hacks marketing qui vont te faire changer ton business". Je vais lui dire : "En fait, le business, ce n'est pas des hacks marketing. Au contraire, le business, c'est X, Y, Z" - votre perspective.
C'est du pull marketing : donner envie aux gens de se rallier autour d'une cause, et que cette cause devienne votre stratégie de contenu. Qu'elle évolue dans un écosystème où vous n'avez même plus besoin de faire de promo. Ça, c'est une perspective, c'est ça que les gens cherchent aujourd'hui (lire plus dans mon article sur 2 - Le piège des "Closed World Marketing" et 3 - Vers un "Open World Marketing").
C'est se rattacher à une manière simple et cohérente de voir le monde pour mieux l'analyser et pour évoluer dans leur vie. Plutôt que d'essayer de se faire bombarder par des informations et des créateurs qui sont là à leur dire "douze nouvelles astuces de productivité pour faire plus 4%".
Ce sont les perspectives que les gens cherchent aujourd'hui.
Comment pouvez-vous, via votre contenu, via votre méthode, via votre expertise, amener les gens dans une nouvelle manière de voir le monde qui va leur permettre de se sentir mieux, d'être plus heureux, d'être plus épanouis ? C'est ça la vision qu'on porte avec Jean-Charles Kurdali dans notre programme Perspectives (plus d'informations ici).
Et une perspective, qu'est-ce que c'est concrètement ?
Une perspective part toujours de vous et de vos croyances et valeurs profondes.
La première étape, c'est donc de revenir à votre monopole personnel, c'est-à-dire vos valeurs, votre recul sur la thématique, vos connaissances et votre histoire de vie. Par exemple pour ma perspective sur la productivité :
- Mes valeurs, c'est que je suis à l'écoute de mon corps. J'ai envie de toujours faire le truc qui va m'amener le plus d'énergie possible.
- Mon recul sur le sujet, c'est que j'ai déjà testé plus ou moins tous les systèmes de productivité et je vois les limitations de chacun, j'ai plus de recul que les autres.
- Puis j'ai mon histoire de vie. Par exemple, en une année, j'ai recruté 6 ou 8 personnes, j'ai créé cette salle de danse, j'ai fait ceci, cela, j'ai voyagé donc j'ai adapté une méthode qui
Une fois qu'on a notre monopole personnel, on l'injecte dans notre thématique pour créer des grandes idées.
Par exemple, dans la productivité, il y a la gestion du temps. Comment je peux créer un système de gestion du temps dans lequel j'injecte réellement mes valeurs ? Ça va être un système de gestion du temps qui est à l'écoute de mon corps. Au lieu de me contraindre par l'extérieur en disant "on va faire un plan de 90 jours et ensuite on va s'y tenir", on va partir de nous-mêmes. Comment je me sens dans l'instant ? Qu'est-ce que j'ai réellement envie de faire ? Est-ce que je peux créer une méthode qui part de cette valeur-là ? Oui, j'en ai créé une, c'est le tableau état-activité. C'est un truc que j'utilise au quotidien pour savoir comment organiser mon planning.
Autre chose, à une échelle plus macro : je n'ai pas envie de me contraindre, je n'ai pas envie de devoir m'organiser et m'astreindre à un planning que j'ai fait. Donc je vais créer des phases de vie. Chaque phase de vie va avoir des projets associés, des idées associées, et ainsi de suite.
Voilà, j'ai créé deux concepts, deux grandes idées sur la productivité, qui vont être à la base de ma perspective.
Ensuite, ces grandes idées, on va les articuler en méthode. Une méthode, ça doit être un véhicule qui répond à cette question : "comment peut-on permettre aux gens d'appliquer concrètement ces grandes idées ?". Parce que c'est bien beau de dire "on va faire des phases de vie, un tableau état-activité", mais c'est quoi la méthode ? Sur le sujet de la productivité, moi, j'ai une méthode qui s'appelle Atomic Timing que vous pouvez retrouver ici.
Et ensuite, j'ai un produit : c'est une formation en ligne, mais j'ai aussi un livre qui transmet aux gens cette méthode. Je pourrais aussi le faire en séminaire. Peu importe quel produit vous faites derrière. Une fois que vous avez votre méthode qui comprend vos grandes idées dans lesquelles vous avez injecté vos valeurs, votre recul, votre histoire de vie, vous pouvez créer tout ce que vous voulez et ça va marcher.
Donc pour résumer, une perspective, c'est l'ensemble de tout ça : des grandes idées qui sont tirées de vos valeurs et croyances, que vous articulez élégamment en méthode, que vous pouvez ensuite vendre dans tous les produits que vous voulez. Une perspective, c'est ce qui permet que tout devienne magnétique.
Quand on a une perspective qui est forte, tout devient facile parce que les gens, quand ils rentrent dans notre écosystème, ils ont un ensemble de déclics, de "aha moments". "Mais purée, mais oui, c'est ça ! Effectivement, c'est ce tableau état-activité qui va me permettre d'être plus en respect de moi-même." Et ils ont raison. Ils se rallient à votre cause sur ce sujet de "je veux respecter mon corps avant tout".
C'est ça qui crée un best-seller : quand quelqu'un a une série de déclics parce qu'elle découvre quelque chose de nouveau et que ça résonne profondément avec elle, elle va en parler aux autres et votre livre va devenir un best-seller.
Et c'est comme ça pour tous les domaines. Donc si on prend le temps d'apprendre, de créer des grandes idées, d'intégrer son monopole personnel, de devenir expert de son sujet aussi, on rentre dans une autre dimension de la création, de la vente.
Notre programme
Si cet article vous a plu et que vous voulez créer votre perspective, on peut vous y aider avec Jean Charles Kurdali, dans le cadre de notre programme perspectives, que vous pouvez retrouver ici.